LA MONNAIE LOCALE COMPLEMENTAIRE ET CITOYENNE

L’ association Rabastinois en Transition porte le projet d’une mise en place d’une monnaie locale sur le périmètre de l’ancienne communauté de communes (CORA). Cette monnaie, la Rave ( en lien avec le symbole médiéval de Rabastens) a déjà été testée une première fois les 24 et 25 novembre 2017
La Locale soutient et accompagne la création de cette monnaie locale complémentaire et citoyenne pour adopter une autre vision de l’économie et concevoir autrement son rapport à la monnaie.

Qu’est-ce qu’une monnaie locale ?


C’est un moyen de paiement complémentaire à l’euro qui ne peut être utilisé que sur un territoire géographiquement restreint. Son but est de favoriser la relocalisation de l’activité économique. Elle ne peut être gérée que par une association et ne dépend pas d’une banque centrale.


La France a légiféré pour encadrer l’usage des MLCC. Les monnaies locales relèvent de la loi du 31 juillet 2014 relative à l’économie sociale et solidaire (ESS). L’économie sociale et solidaire se développe dans le respect de l’environnement, elle défend l’équité, la lutte contre l’exclusion ou bien encore le commerce équitable.

Une monnaie locale pour quel usage ?

 

Professionnels et particuliers peuvent utiliser une monnaie locale. Les seules conditions sont d’adhérer à l’association gérant cette monnaie, moyennant cotisation annuelle, et d’accepter la « charte éthique » de cette monnaie.

Les échanges (achats / ventes) de produits et services s’effectuent en monnaie locale de la même façon qu’en euro. A ceci près que la monnaie locale n’a de valeur que sur son territoire. 

Les uns achètent de la monnaie locale auprès de l’association gérante ou d’un « bureau de change », la dépensent sur le territoire donné. Les autres l’acceptent et la redépensent sur ce même territoire ou effectuent le change auprès de l’association gérante. 

Pour rappel, une unité monétaire ne peut valoir qu’un euro. C’est la loi. La reconversion en euros est possible, mais toujours contre une commission pouvant aller jusqu’à 5%. De sorte à favoriser la circulation de la monnaie. 

Les euros récoltés par l’association sont mis en réserve afin de permettre à chacun de récupérer ses euros. Ils peuvent aussi servir, pour une petite partie, à financer des projets associatifs sur le territoire de la monnaie. Ainsi, les MLCC sont-elles considérées par leurs promoteurs comme un rempart au capitalisme financier.

A quoi ça sert ? 

 

 

La vocation des MLCC est de favoriser le commerce et la production en local. Puisque la monnaie n’a d’usage que sur un territoire limité. Les monnaies locales ne peuvent pas être épargnées, ce ne sont pas des produits financiers, de sorte qu’elles n’ont de valeur qu’à être dépensées. En circulant ainsi plus rapidement, elle redynamise l’activité. Les chaînes de magasin présentes partout sur le territoire national sont exclues des dispositifs de MLCC, ceci pour que l’argent profite à l’économie locale. 

Les monnaies locales constituent une alternative au système du capitalisme financier en place dans lequel 95 % des flux financiers quotidiens dans le monde serviraient la spéculation exclusivement. Elles ont été imaginées pour empêcher l’épargne et la spéculation avec un cours qui ne varie pas.

Quel impact économique ?

 

 

Si les MLCC sont récentes en France (on en compte une quarantaine en circulation, dont le Sol violette à Toulouse ou le Pyrène sur l’Aude, les Hautes-Pyrénées et les Pyrénées orientales associées), elles ont émergé en Europe pendant les années 30, à la suite de la crise de 1929. 


En Suisse, le WIR est en circulation depuis 1934, et est utilisé par un peu plus d’un tiers des entreprises en B to B. Le Chiemgauer, monnaie locale bavaroise créée en 2003, dépasse les 7 millions d’euros de transactions par an.
En France c’est l’eusko basque qui remporte la palme avec plus de 750 000 unités en circulation.


S’il faut admettre que le développement des MLCC en France n’est guère significatif, partout où l’on échange avec, elles permettent « de mettre en place une éducation citoyenne et de faire évoluer [la] manière de concevoir la monnaie » selon Jérôme Blanc, économiste spécialiste de la question.
Une MLCC pour un autre regard sur l’économie ? C’est le pari de La Locale, en soutien et en accompagnement du Rabastinois en transition.